top of page

Qu’est-ce que le bateau-stop  et

comment s'y prendre ?

Que se cache-t-il derrière cet étrange mot ? Une personne au bout de la jetée qui tendrait le pouce ou un panneau «  Caraïbes »  à des voiliers quittant le port ? ... Non, on baisse le bras et on range son panneau pour le coup.

Pour trouver l’embarcation qui vous prenne à bord pour aller d’un point A à un point B (souvent en passant par le point a’, a’’, a’’’), il existe différentes méthodes.

  1. Internet : il existe sur la toile différents sites tels que : findacrew / la bourse aux équipiers / crewfinder etc... Il est donc possible de trouver un bateau avant même d’avoir mis les pieds dans les ports. Cette méthode a certains avantages, dont celui d’avoir une date. Cela permet une meilleure organisation et un peu moins d’incertitudes pour la suite. Dans notre cas, avant d’avoir trouvé le bateau qui nous a fait traverser, on a envisageait deux possibilités : soit on trouvait un voilier en Europe partant pour l'Amérique du sud. Soit, n'en trouvant pas,  on poursuivait sur l’Afrique à vélo, tout en continuant à passer dans les ports stratégiques du Maroc à la Côte d'Ivoire. Sur ces sites, il convient aussi malheureusement d’éviter les annonces de vieux loups de mer en quête d'une compagne pour naviguer avec lui tout nus sous les étoiles. Pas de mal à ça mais je ne pense pas que ce soit cela que vous recherchiez... Le gros problème d’internet selon nous, c’est que vous ne pouvez pas autant vous servir de votre instinct. Et il est ô combien important pour nous aider à trouver les bonnes personnes.  Cette petite voix qui vous dirait : " Non, ça vaut pas le coup, on va couler avec celui-là " ou " Non, je le sens pas lui. Il m'embarque à bord que pour mon argent, je me fais arnaquer"...etc. Pour nous, chercher par internet a  fonctionné pour le passage entre le Panama et la colombie grâce à une page facebook nommé "panama cruisers" .  D'autres voyageurs rencontrés quand à eux on trouvé de cette manière pour la traversée de l'atlantique.

  2. La deuxième méthode consiste à laisser des affiches dans les ports et marinas (                   ).   A l’image d’un cv, il faut être le plus clair et concis possible, s’arranger pour toucher le plus de capitaines possible. L’anglais étant ce qu’il est, il est fortement conseillé de l’utiliser tout comme le français (le breton encore mieux ;)), l’allemand et l’espagnol. Chaque marina possède généralement un lieu où l’on peut coller les affiches, souvent vers les capitaineries des ports. On conseille aussi d’en coller un peu partout mais en priorité sur les portes des toilettes/douches, car la grande majorité des bateaux à quai utilisent ces services. Vous gagnerez ainsi énormément en visibilité. Sur l’affiche, vous avez carte blanche : de l’origami ultra complexe d’un voilier au message dans une bouteille, on a tout vu.  Un conseil : si vous avez une quelconque expérience, mentionnez-la. C’est un signe pour les capitaines que vous n’avez pas ou que du moins vous avez une idée déjà de votre degré de mal de mer. Si vous n’avez aucune expérience, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Je n’avais réellement jamais mis les pieds sur un voilier hormis dans un port pour manger quand j’étais petit. « Réellement » parce que sur le papier, j’avais déjà réalisé un soit-disant voyage en voilier en Grèce avec un ami autour des Cyclades... Qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Sauf que Yuri, notre premier capitaine, a très vite compris le mensonge en me voyant évoluer sur le bateau (découvertes de la cuisinière, toilettes, couchette etc…).. Mais il a gentiment fermer les yeux et fort heureusement pour moi, j'ai peu ressenti le mal de mer. Dans le cas contraire, j’aurai passé de très très mauvaises journées car le mal de mer est une sensation horrible, difficile à décrire à tel point elle te prend et ne te quitte selon quoi, pas une seconde. Puis pire, à cause de mon mal de mer j’aurais pu pénaliser l’équipage entier qui à cause de moi se serait retrouvé avec un équipier en moins pour effectuer les quarts, un de moins pour faire la cuisine mais avec quand même ma bouche à nourrir. Et ça, accumulé à la fatigue et au manque de communication, ça a de quoi mettre une sale ambiance sur le bateau. Donc, à bon entendeur !

  3. La troisième méthode :  l’arpentage des pontons.                                                                         Dans la majorité des cas, l’accès aux pontons nécessite un "grand" pas.  En réalité, ne reculez pas devant la porte d'accès souvent fermée et attendez que quelqu’un sorte pour vous faufilez. Cela n’est pas mal vu, au contraire. Généralement, les gens comprennent très vite se que vous faites et vous laisse passer. Sinon, escaladez s’il le faut, (et il le faut parfois). Une fois sur le ponton, armez-vous de votre plus beau sourire (sans en fait trop on est d’accord, restez vous-même avant tout). Armez-vous de patience et faites chaque bateau (pas besoin de faire l’épave là-bas au bout à droite, quoique… A vous de voir.). Si personne n’est visible mais que vous décelez une présence, d’une voix douce et aimable tentez de faire sortir le Bernard l’Hermite de son habitacle en répétant d'une voix forte le nom du bateau. Cela peut s’avérer un peu compliqué quand le bateau s’appelle « Hendeavoren » ou un peu ridicule quand il s’appelle « belle de la mer » mais qu’importe… Pour la suite, débrouillez-vous mais un « how are you » avant de lancer le speech est toujours le bienvenu. Enfin, même si la réponse est négative, ne tournez pas le dos pour autant et demandez si il/elle connaît quelqu’un sur le départ ou autre. Généralement, ils ont des informations utiles à partager et de manière générale, c'est toujours sympa de papoter. C’est aussi rassurant de ne pas être pris pour un fou, ça aide pour garder le moral.

  4. La quatrième méthode : l’appel à la radio.                                                                                     Cette technique peut s’avérer très efficace, car selon où on se trouve, (à Grenada dans les Caraïbes par exemple), 90 % des bateaux écoutent les « news » le matin entre 7 :00 et 8 :00 et en y passant un message, vous toucherez pratiquement toutes les marinas de l’ile dans un rayon de 30 km et surtout, tous les bateaux à l’encre dans les baies. Bien qu’il existe des codes précis pour parler à la radio, personne (à part les cons) ne vous en tiendra rigueur si vous vous trompez. Normalement, le présentateur du jour, après avoir dit la météo, les évènements qui ont lieu dans la région et la rubrique achat/vente de matos, annonce que si quelqu’un a quelque chose à dire, qu’il parle maintenant. Alors, à ce moment précis, d’un geste vif et souple, saisissez l’émetteur et demander la permission de parler. Plus vous êtes dans les premiers à vous exprimez, plus le public sera grand, car généralement les gens n'écoutent pas tout jusqu'au au bout et finissent par retourner à leur occupation.

 

Il existe encore d’autres méthodes comme celle qui consiste à nager vers les bateaux au mouillage qui sont souvent en très grand nombre et plus enclin à partir. Faire la même chose avec un dinghie/annexe que l’on vous prête est bien sûr beaucoup moins fatiguant.

 

Ces différentes méthodes sont combinables et on conseille très fortement de les combiner. On ne trouve pas un voilier par hasard, il faut le vouloir et se montrer débrouillard(e). Cela dit, à Las Palmas (Gran Canaria), la Mecque du bateau-stop, parmi la cinquantaine de bateau-stoppeurs présent à la fois, TOUS, oui TOUS finissent par trouver un voilier, qu’on soit, seul (e), entre frères, en couple, à vélo et même avec un chien, expérimenté(e) ou pas. Tout le monde trouve mais certes dans une durée qui peut être très variable. Ca peut aller d'une heure pour les plus chanceux à deux mois pour les plus persévérants.

 

Dur de le dire précisément, mais pour la traversée de l'Atlantique, comptez environ deux semaines pour trouver un bateau. Mais attention, cela ne signifie pas que est tout est joué, loin de là. Hé oui, une fois le bateau trouvé, le plus intense reste encore à venir ! (Suite dans un prochain article).

Pour terminer ce chapitre « Avant de devenir mousse », un dernier sujet important : l’argent.

Sur nos huit expériences de bateau-stop, nous avons cotisé une fois à la caisse de bords, les sept autres fois juste la nourriture. Lors de notre première expérience, nous avons cotisé 27 € par jour par personne avec la nourriture comprise.  Sachez cependant que dans la majorité des cas, il vous est demandé de cotiser à la caisse de bords entre 10 et 20 € par jour sans la nourriture comprise. Par caisse de bord, on entend tous les frais qu’occasionne la vie sur un voilier pour un capitaine. Les frais de marina, les réparations nécessaires (voile qui se déchire, pompe cassée, peinture, etc….).

Nous précisons que nous avons donc été très chanceux en payant quasi à chaque fois que pour la nourriture. Ne tombez donc pas des nues si on vous demande de cotiser à la caisse de bord, c'est plutôt la norme. En revanche, il est clair que vous pouvez ne pas vouloir, ou ne pas pouvoir. Dans ce cas, pas de panique, tempi, le prochain bateau sera le bon. De manière générale, tachez de bien clarifier cette question avant d’embarquer. Chose qui peut paraître logique mais qui peut être plus compliquée à gérer quand il faut communiquer en russe ou avec « anglais Google traduction ».

bottom of page