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Selon la région que l'on traverse, on absorbe des quantités d'eau phénoménales que l'on rend bien sûr très vite à la nature en transpirant abondamment.

Pour obtenir ce précieux liquide, on a pris l'habitude de procéder comme tel :  

 

On achète jamais d'eau en bouteille et cela même les quelques fois où ça aurait été bien plus "pratique" de le faire. Exemple : on débarque dans un village après plusieurs kilomètres sans eau. On a donc soif, il fait chaud, on transpire à grosses gouttes. La solution la plus simple et pratique serait bien sûr d'aller acheter une bouteille d'eau fraiche dans la première épicerie sur notre chemin mais on a décidé de contourner cette facilité. Pourquoi? Principalement à cause de la pollution engendrée par tout ce plastique. On boit en moyenne en tout cas trois litres chacun par jour. Ce qui ferait 4 à 6 bouteilles en plastique par jour minimum. Depuis le Mexique, on croise très rarement de poubelles sur notre chemin. Il nous faudrait donc, soit transporter ces bouteilles vides jusqu'à une déchetterie ( la plupart du temps à ciel ouvert ou sauvage), soit les jeter dans la nature, ce qui est évidemment hors de question.

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Ce qu'on fait alors, c'est qu'on demande de l'eau aux gens. La plupart du temps l'eau est potable et on l'obtient en frappant aux portes. Cela surprend toujours un peu la personne dans un premier temps mais ces moments permettent aussi de se rencontrer et d'échanger quelques mots avec la population locale et parfois même plus. C'est en effet arrivé qu'on ressorte d'une maison avec des sacs de fruits, qu’on propose de nous héberger ou encore qu'on reste pour "l'apéro". On ne nous a jamais refusé de l'eau malgré la pauvreté évidente de certains.

 

 

Il arrive par contre que l'eau qu'on peut nous offrir ne soit pas potable. Dans ce cas, pas de soucis, on se sert de notre fidèle compagnon, cette baguette de sorcier sortie tout droit du futur qui nous permet de purifier 1 litre d'eau en 90 secondes. Cependant malgré son efficacité, notre purificateur d'eau à ultra-violet n'altère pas le goût, pour le meilleur comme pour le pire. L'eau peut donc parfois avoir un gout un peu spécial. Ca peut aller du léger goût de "mousse" à un goût plutôt dégueulasse de "cheval" (si si, de cheval je vous assure…). Mais quand elle est potable, elle a plus souvent malheureusement un goût de chlore qui nous donne alors l'étrange impression de boire une piscine. C'est souvent le moyen le plus économique de rendre de l'eau potable. On ne tombe en effet pas malade mais on sait qu'une telle consommation de chlore sur toute une vie peut créer d'autres problèmes de santé. Au Salvador, j'ai vu une femme "purifier" de l'eau devant moi. Elle avait pris un sachet de lessive liquide avec écrit CHLORO dessus. Elle a mis une goutte du produit toxique dans ma gourde après l'avoir remplie de l'eau du robinet et m'a dit : "C'est bon, maintenant tu peux la boire tranquille." Autant dire qu'on est loin de la qualité de l'eau courante examinée au moins 60 fois, en Suisse ou en France, pays où pourtant encore beaucoup de gens s'obstinent à acheter de l'eau en bouteille...

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Car effectivement la grande peur est de tomber malade. Sommes-nous donc tombés malade en buvant partout de l'eau pas mise en bouteille ? Honnêtement, jamais. Il est bien probable que notre corps ce soit habitué petit à petit et que le vélo aide à rester en bonne santé. Mais on réalise aussi qu'une certaine parano est maintenue dans nos pays pour nous faire acheter de l'eau en bouteille alors que de l'eau potable gratuite coule dans chaque foyer. C'est un non-sens quand on vit à une époque où on se demande comment on va faire pour que disparaisse un " sixième continent" dans l'océan pacifique, composé essentiellement de déchets plastiques… L'éveil des consciences passe par là aussi.

 

Pour transporter l'eau, on a bien sûr nos deux gourdes / bouteilles respectives + un bidon de 5 ou 7 litres que l'on remplit chaque fin de journée avant de chercher un spot pour la nuit. Afin d'éviter que le bidon ne s'abîme au contact des rayons du soleil et ainsi détériore la qualité de l'eau, on le met dans un sac ou un vieil habit. Des chaussettes trempées sont mises autour des bouteilles recyclées et permettent de garder l'eau fraîche plus longtemps.

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Finalement et "étonnamment", on ajoutera que l'eau la plus dégueulasse / toxique que l'on ait jamais bu reste probablement celle des prairies du Canada. Là-bas, il est arrivé que l'eau soit "moussante" et nous laisse une pâte blanche et visqueuse sur les lèvres. On a évidemment évité le plus possible de boire de cette eau, ce phénomène étant sûrement dû aux nombreux pesticides utilisés en grande quantité dans cette région combiné au fait qu'il y pleuve très peu.

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